Il est multiple : je suis issue des métiers de la création de mode pour lesquels j’ai gardé une grande sensibilité textiles. J’ai, depuis quelques années, opéré un changement de carrière en me consacrant à la stratégie de marque, toujours dans le secteur de la mode, du sportwear et de l’outdoor.
S’ajoute à ce parcours le fait que la fondatrice de Traille et moi nous connaissons depuis plusieurs années, nos maris ayant été camarades de classe :)
J’ai donc été ravie d’accompagner Muriel dans la définition de ses fondamentaux de marque, afin de donner à Traille un socle stratégique clair et porteur de sens, mais surtout évocateur pour ce secteur que je connais bien !
A dire vrai, c’est Muriel qui m’a éclairée sur ce point, mes connaissances initiales n’étant pas à l’origine orientées vers le made in France… j’ignorais totalement la situation paradoxale dans laquelle nos producteurs français se trouvaient : celle de devoir, pour le confort de l’animal, tondre la laine; mais qui devenait dès lors un déchet, faute d’être valorisée et exploitée.
Nous sommes, à mon avis, face à un dilemme important : d’une part une nécessité pour les marques de maintenir ou retrouver le chemin de la rentabilité et d’autre part leur devoir de pratiquer une politique d’approvisionnement responsable, éthique, et qui fasse sens pour l’industrie comme pour le consommateur.
Cette question est loin d’être réglée, et la réponse favorite reste celle de matières bio, souvent récoltées dans des pays précaires et dans des conditions humaines discutables…on oublie d’ailleurs souvent qu’un produit éthique est un produit dont l’ensemble des composants sont éthiques, pas seulement en surface, mais aussi dans les matières de rembourrage !
Bref, tout reste à faire : de la sensibilisation à la création de solutions qui font sens.
Et Traille apporte une véritable réponse à cela.
Je pense que le « durable » n’est pas une identité mais une solution, une action indispensable à la survie de l’industrie textile et à la préservation de notre planète.
Les marques qui ne sont pas « en chemin » sont irresponsables et devront tôt ou tard accepter qu’on ne peut plus maintenir notre système d’approvisionnement actuel.
Ce qui est passionnant cependant concernant la question de l’identité de marque, c’est d’ériger une raison d’être, une raison de faire, et pas simplement de « faire mieux »…donner un véritable sens aux actions, qui permettent aujourd’hui de mener un combat éthique, mais pourquoi pas demain d’affronter de nouveaux combats, avec toujours un même leitmotiv.
On touche ici au coeur de la marque, qui donne sens à ces actions, au-delà des effets de mode.
Et ma conviction, c’est qu’aujourd’hui aucune marque ne peut se permettre de faire l’économie du sens.
Les marques doivent désormais avoir une raison d’être, et prouver par leurs actions que ce n’est pas que du vent.
Sur les questions éthiques et environnementales, un magazine comme We Demain est très inspirant, car il aborde ces enjeux avec optimisme et un regard prospectif. Le podcast L’Empreinte est également une très bonne ressource lorsque l’on parle de business engagé.
Sur ces mêmes sujets, mais avec une orientation mode, je recommande le podcast Nouveau Modèle de Chloé Cohen.
Enfin, concernant la question de l’identité de marque, de son rôle et de son sens, je dévore les ouvrages de Géraldine Michel (Directrice de la Chaire Marques & Valeurs à l’IAE Paris-Sorbonne) : Management transversal de la marque, Au coeur de la marque…
Pour en savoir plus sur le travail de Céline en tant que Brand Stratégiste Freelance - Marketing Stratégique : http://celinegm.fr/